Avoir raison ou… être heureux ?...
- Philippe Satre
- 21 oct. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 janv.
Selon, Épictète, philosophe stoïcien (50 ap. JC): « Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les opinions qu’ils en ont. ». Autrement dit, nos croyances, nos convictions, nos certitudes, nous empêchent de voir la vérité telle qu’elle est.
Ce n’est donc pas notre réalité qui nous affecte, mais notre interprétation de cette dernière; et cette interprétation fait naître parfois (souvent ?) en nous le besoin d’avoir raison, lourd fardeau qui finit par créer au fil du temps une véritable chaîne qui nous retient prisonniers de nos propres pensées.
Lorsque deux individus portant ce fardeau débattent, chacun d’eux insiste sur la justesse (ou la justification) de ses arguments et défend sa propre vision du monde. Peu à peu leur paix intérieure s’évapore, leur bonheur s’éloigne, leur colère grandit. Ils sont pris dans l’étau de la raison, et incapables de lâcher prise, perdent de vue le fait qu’avoir raison ne les rendra finalement pas heureux.
Le dilemme entre avoir raison et être heureux hante l’humain depuis toujours. Qu’ils soient politiques, religieux, tribaux, ou sociétaux, tous les conflits passés et actuels en sont une triste démonstration.
Son égo pousse constamment l’humain à défendre ses opinions, rechercher la validation de ses croyances, et prouver son intelligence.
Dans le même temps, ces humains que nous sommes revendiquent le droit et l’accès au bonheur, à la sérénité et à la paix intérieure.
Toutes nos introspections et nos cheminements personnels nous confrontent tôt ou tard à ces deux aspirations contradictoires quand vient le temps d’éclairer notre quête existentielle.
La prière de sérénité, utilisée et rendue célèbre par les Alcooliques anonymes incite chacun d’entre nous à « accepter avec sérénité les choses qui ne peuvent être changées, le courage de changer celles qui devraient l'être, et la sagesse de les distinguer et d'en connaître la différence. »
Cette sagesse nous invite à abandonner notre besoin de tout contrôler et d’accepter que parfois, avoir raison n’est pas aussi important que trouver la paix intérieure et le bonheur. En d’autres mots, elle nous convie à lâcher prise.
Lorsque nous abandonnons nos combats inutiles pour la validation et la supériorité, nous découvrons qu’ être heureux ne dépend pas d’avoir raison, mais d’accepter ce qui est, de laisser aller nos peurs et nos illusions de contrôle. Lorsque nous lâchons prise, nous posons un geste conscient et libérateur, nous nous détachons de nos propres attentes rigides et partons du principe que tout va bien en acceptant la réalité, sans chercher à la modifier ou à la contrôler.

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